Un Équilibre Naturel
"Si nous ne savons pas comment respecter la Terre Mère, nous ne saurons pas comment nous respecter nous-mêmes."
Shri Mataji voyait la nature comme une Terre Mère qui fournit et soutient la vie, une entité vivante qu'il faut respecter et même vénérer. Un jour, elle a expliqué comment on lui avait enseigné, ainsi qu’à ses frères et sœurs, et à tous les enfants indiens, à demander pardon à la Terre Mère chaque matin "de la toucher avec les pieds."
Shri Mataji a voyagé autour du monde durant environ 40 années pour éveiller le potentiel intérieur humain, afin d'aider les êtres humains à atteindre un état d'esprit plus pacifique et moins égocentrique. Les gens qui sont venus à ses conférences et à ses sessions de méditation étaient des chercheurs de la spiritualité. Elle leur a clairement explicité que la spiritualité ne pouvait pas se développer sans une compréhension totale de notre relation avec la nature.
Il y a une quarantaine d'années déjà, Shri Mataji dénonçait des problèmes qui maintenant sont devenus critiques : la surproduction de plastique, les dangers du nucléaire, la surexploitation dans l'agriculture, la pollution des moyens de transport et la contamination de nos océans, lacs et rivières.
Dès les années 80, Shri Mataji a critiqué l'usage excessif des plastiques et leur désastreuse propagation dans la nature, sans nier leur utilité dans certaines circonstances. "Ceux qui gèrent la création et la fabrication des plastiques se développent très bien et se construisent une image de multimillionnaires" a-t-elle expliqué." Pendant ce temps, cette consommation insouciante est en train de créer des montagnes et des montagnes de plastique, cela en telle quantité que l'on ne sait pas comment ils vont résoudre le problème de destruction de ces montagnes de fabrication humaine non seulement hideuses, mais qui peuvent polluer jusqu’à l’atmosphère même, du fait de leur simple existence. Cette surproduction de plastiques et de fibres artificielles n'est en fait que le sous-produit d'une consommation compulsive nourrie par les effets de mode."
Shri Mataji a également demandé d'être vigilant dans le domaine de l'énergie nucléaire et, après la tragédie de Tchernobyl, elle a ajouté: "Tchernobyl a été un énorme problème… et la leçon, pour nous, c’est qu’il ne faut pas trop s’occuper d’énergie atomique." Selon elle, la fission nucléaire est une agression contre l'intégralité naturelle du noyau ce qui explique, à un niveau subtil, la qualité destructive des sous-produits de l'énergie qui en résulte.
Elle nous a prévenu des méfaits du gaspillage lié à une consommation moderne débridée, et nous a encouragé à réduire notre impact économique dans la vie quotidienne. Chacun devrait être conscient "de sa consommation personnelle énergétique avec l'électricité, le téléphone, ou envers l'eau et le reste." "Nous devons être économes à ce sujet... Il faut l’appliquer au quotidien et considérer qu’essayer de sauver l'énergie de cette Mère Terre fait partie de votre vie, c'est très important."
À plusieurs occasions Shri Mataji a fait remarquer le nombre important de voitures ayant un seul passager qui allaient dans la même direction. Elle a suggéré le covoiturage comme mesure de réduction de la pollution et comme moyen de rendre notre attitude envers l’environnement plus responsable et collectif. Elle a souvent recommandé de marcher ; ceci non seulement pour sa santé, mais aussi pour découvrir les subtilités de la nature dans un monde bien trop pressé.
Au-delà de ses paroles, l'exemple personnel de Shri Mataji a probablement constitué l'influence la plus forte. Partout où elle s’est rendue, elle a soutenu l’artisanat local en rencontrant les artisans et en achetant leurs œuvres. Elle s'est intéressée aux moindres détails de l’artisanat, le matériel utilisé, leur origine, les conditions de travail et le niveau de vie des artisans eux-mêmes et de leur famille.
DISCOURS SUR ‘LA SITUATION INTERNATIONALE’, SEPTEMBRE 1989
Elle a souvent souligné la valeur écologique et économique de ces objets faits main. En les achetant, les consommateurs cassent la chaîne de notre asservissement aux grands lobbies industriels, à la mode et à la culture des objets jetables. Les objets faits main réduisent simultanément la consommation excessive et créent des emplois. Etant donné le travail et le temps investis, les objets faits main ont tendance à coûter plus cher que ceux faits par la grande industrie. Cependant, cela signifie que les consommateurs vont leur accorder plus d'importance qu’à des objets jetables.
De même, Shri Mataji reconnaît l'utilité de la production industrielle et des machines, mais a aussi insisté sur la nécessité de contrebalancer les productions de masse avec l'artisanat: "Les machines devraient être utilisées pour tout ce qui est relatif au bien public comme vos voitures, vos trains, vos tramways, tout le bien public qui a un usage extérieur. Vous pouvez utiliser des machines tout au plus pour construire vos maisons. Mais en ce qui concerne vos affaires personnelles, vous devriez utiliser des objets faits main. Les gens spirituels apprécient de porter quelque chose qui est fait main et qui est naturel."
Pour Shri Mataji, un monde équilibré commence avec des gens qui sont eux-mêmes équilibrés. C'est seulement lorsque cet équilibre intérieur est établi que les êtres humains peuvent entretenir une relation harmonieuse et respectueuse avec l'environnement et la Terre Mère qui nous nourrit tous.
LE MAHATMA GANDHI